Météo-France prévoyait samedi des maximales de 37°C sur le Larzac. Malgré les recommandations martelées au début des forums et les haut-parleurs qui appellent à se protéger en portant un T-Shirt et un chapeau, "les gens ne font pas assez attention au soleil", déplore Nadine Galabrun, chargée de faire le tri entre les cas urgents et les autres au poste de santé N.4, qui ne désemplit pas depuis le début de l'après-midi. Coups de soleil sévères, maux de tête, malaises, yeux douloureux: les secouristes et les médecins bénévoles soignent les effets des rayons solaires. Le nombre de 500 interventions effectuées vendredi semblait en voie d'être largement dépassé samedi. Deux évacuations d'urgence avaient eu lieu dans la matinée, l'une pour de sévères brûlures aux mains, l'autre pour une fausse couche. "On est un peu débordé", confie un des cent bénévoles de la Sécurité civile qui tiennent les six "points santé" du site avec 250 professionnels. Une dame à court d'eau vient en demander. "Nous ne fournissons pas de bouteilles mais je peux vous donner un verre", répond Nadine. En ce début d'après-midi, les bouteilles d'eau se font rares sur les stands. A l'une des buvettes de l'organisation, qui en a installé 420 en tout, on ne sert plus que de la bière, du cola et du jus d'orange. "Allez aux citernes", conseille un bénévole. Un peu plus loin, un camion de ravitaillement est arrivé. Une bonne centaine de personnes attendent, bouteilles en plastique à la main. Certains comme Claire Ramm, de Sauvre dans l'Hérault, est découragée par la file d'attente. "En plus, c'est en plein cagnard", explique-t-elle, préférant "tenir" avec une bouteille de jus de pomme. Les organisateurs s'efforcent de multiplier les navettes des citernes mais ont du mal à faire face à la demande. 200.000 litres d'eau ont été distribués vendredi. Sans doute plus de 300.000 devaient l'être samedi. D'ailleurs, les difficultés pour fournir de l'eau en quantité suffisante à tous a pesé dans la décision des organisateurs de fermer les accès au site à partir de 16H30, a reconnu José Bové. En fin de journée, il a fait état "de plus de 150.000 participants", la préfecture annonçant de son côté entre 100.000 et 150.000 personnes. Dans la fournaise du plateau du Larzac, la chasse à l'ombre est ouverte partout: derrière les véhicules, sous les stands ou des parasols, sous des parapluies, contre quelques arbustes... Les têtes nues sont rares : casquettes, chapeaux et bouts de tissu en tout genre sont bons pour se protéger. Mais la plupart des visages commencent à se transformer en petites mines rougies et poussiéreuses. |